AXE 1 : SIMULATION ET AIDE À LA DÉCISION
Les problématiques exprimées par les collectivités territoriales et plus particulièrement les décideurs publics sont nombreuses et variées, comme l’a montré le colloque du 10 septembre 2014. La première ambition de la Chaire sera de prolonger le dialogue amorcé lors de ce colloque et de devenir un lieu d’échanges constructifs et opérationnels entre pouvoirs publics et acteurs de la recherche.
Tout territoire urbain est aujourd’hui concerné par des problèmes et des choix de logistique urbaine. Les acteurs publics sont cependant souvent démunis en matière de méthodologie, d’outils et de données pour prendre des décisions dont les enjeux sont très importants. Si la médiatisation des problèmes logistiques de la cité est relativement nouvelle, la recherche académique a cependant avancé dans ce domaine, même si les travaux sont jusqu’à présent davantage liés aux besoins industriels qu’à ceux des pouvoirs publics. Deux grands domaines de recherche émergent :
- la captation automatique de données liées aux flux de véhicules et de marchandises, aux moyens, aux ressources ou aux technologies de l’information,
- la gestion de ces très grandes bases de données et les possibilités de simulation qui en découlent, par exemple, pour tester différents scénarii.
Un tel dialogue est de nature à créer des économies tant pour les pouvoirs publics que pour les entreprises par la diffusion de connaissances qu’il permettra grâce aux Centres de Recherche de l’École et en particulier au CAOR et ses réseaux.
AXE 2 : CARTOGRAPHIE ET MODÉLISATION
La Chaire s’intéresse également aux problèmes de cartographie et de modélisation. L’ambition est d’établir des cartographies des flux urbains et de leurs impacts, permettant l’analyse croisée des décisions économiques, politiques et opérationnelles. Ces analyses peuvent s’inscrire dans plusieurs contextes comme suit :
- dans le cadre de la mutualisation, il est pertinent d’établir les potentialités de partage pour un territoire urbain donné, ainsi que leurs impacts les plus probables ;
- dans le cadre de l’estimation de nuisances, il est important de créer des cartographies multicouches, permettant l’analyse parallèle des choix règlementaires et organisationnels et des nuisances générées ;
- dans le cadre de la capitalisation des connaissances, cet axe s’intéressera à l’analyse des expériences actuelles de logistique urbaine, pour faire émerger les facteurs clés : ressources, moyens, personnels, évaluation économique, retombées en matière de développement durable, technologies, externalités positives et négatives, etc.
AXE 3 : ÉVOLUTION DES MODES DE CONSOMMATION
En 2013, le chiffre d’affaires du e-commerce français s’est élevé à 45 milliards d’€. Il est devenu le principal canal de la vente à distance, en générant plus de 75 000 emplois directs et indirects. Au niveau de l’Europe, 16% des entreprises vendent en ligne et 34% des entreprises ont fait des achats en ligne (FEVAD, Rapport « CHIFFRES CLÉS 2013 »).
Dans la Chaire, un premier sujet de travail concernera les relations entre le e-commerce et les nuisances générées aux zones urbaines. Avec une forte simplification du processus d’achat à distance, le commerce engendre une augmentation du nombre de livraisons à domicile avec des délais souvent contraints. De plus, la fragmentation des envois vers la clientèle diffuse que représentent les particuliers, tend à augmenter la consommation de matériaux d’emballage et de calage. Le e-commerce est ainsi générateur de flux retour : les produits envoyés en retour et les emballages pour les produits conservés. Ceci suppose des véhicules supplémentaires destinés au transport de marchandises et aggrave les embouteillages et les problèmes environnementaux des zones urbaines. De plus, les économies d’échelle de la distribution classique sont difficilement transposables pour les livraisons individuelles, caractéristiques du e-commerce.
Les enjeux de la livraison en ville obligent les acteurs à proposer de nouvelles solutions à leurs clients principalement pour le B2B et C2C : les relais colis chez un particulier, la mise à disposition d’un espace dans une voiture, les consignes automatiques, etc. Le numérique offre une flexibilité dans l’échange d’informations associé à un faible investissement de capital. Malgré des coûts d’exploitation peu élevés, les faibles marges d’un transporteur obligent une compréhension fine de la logistique urbaine, ses nouveaux modes, et ses prochains usages pour créer un modèle d’affaire pérenne.
Un second sujet de travail s’intéressera aux verrous organisationnels et technologiques des nouveaux modes de consommation pour les entreprises et leurs clients. Grâce aux nouvelles technologies, le e-commerce permet un suivi réel et immédiat de la demande des consommateurs ; il est donc davantage possible de produire et de distribuer en fonction de la demande réelle. En conséquence, il est possible de réduire les stocks morts associées à l’entreposage et au transit des marchandises. En outre, les professionnels sont toujours à la recherche de solutions pour répondre rapidement aux besoins des consommateurs avec l’aide d’Internet et des ITS (Intelligent Transport Systems). Ces technologies ouvriraient la voie à la sous-traitance en temps réel des services de transport de type (3PL et 4PL), aux opportunités de mutualisation et à de nouvelles possibilités d’intégration des différents acteurs du réseau de distribution.
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